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L'icône de la vie de sainte Marie l'Egyptienne

 

 
 
L’icône de la vie de sainte Marie l'Egyptienne 

 
 Le cinquième dimanche du Grand Carême commémore la vie de sainte Marie l’Égyptienne, une sainte ascète bien connue qui a vécu à la fin du 5ème/début 6ème siècle. Voici une brève biographie de la sainte, avec des scènes de l'icône de sa vie .
 
Cette icône est une icône de la Sainte avec des scènes de sa vie figurée dans la bordure.
 
Scènes de la vie de Sainte Marie
De gauche à droite: Marie quitte sa maison - sa vie à Alexandrie - Marie navigue vers Jérusalem
 

Marie est née en Egypte. A l'âge de douze ans elle quitte ses parents pour vivre une vie de débauche à Alexandrie. Vivant tantôt en mendiant, tantôt en filant le lin, elle s'offre quasiment au premier venu, pas pour compléter son revenu, mais gratuitement, pour satisfaire un désir apparemment insatiable.

Marie est arrêtée par une force invisible quand elle veut entrer dans l'église

 

Un jour, voyant une foule de Libyens et d’Egyptiens se déplaçant vers le port, elle les suit et part avec eux pour Jérusalem, offrant son corps pour payer son billet. A l’arrivée dans la ville sainte, elle suit la foule qui se presse vers l'église de la Résurrection, c’est le jour de l'Exaltation de la Croix. Elle suit le cortège non pas par désir de voir la croix, mais simplement pour accompagner la foule et peut-être séduire quelques hommes parmi les pèlerins. Cependant, quand elle atteint le seuil de l'église, une force invisible l'empêche d'entrer en dépit d’efforts répétés de sa part. Alors que tout le monde pénètre dans le temple sans entrave, Marie est maintenue à l’extérieur sous le porche de l'église, c'est ainsi qu'elle commence  à réaliser que c'est sa vie dissolue qui l’empêche d’entrer. Elle fond alors en larmes et se frappe la poitrine et, voyant une icône de la Mère de Dieu, lui fait cette prière : "Toute Sainte Souveraine, qui as porté Dieu dans la chair, je sais que je ne devrais pas même oser regarder ton icône, toi qui es pure d'âme et de corps, parce que, débauchée comme je le suis, je dois te remplir de dégoût. Mais, comme le Dieu né de toi s'est fait homme pour appeler les pécheurs à la repentance, viens à mon secours! Permets-moi d'entrer dans l'église et de me prosterner devant Sa Croix. Et, dès que j'aurai vu la Croix, je te promets que je vais renoncer au monde et à tous les plaisirs, et suivre le chemin du salut que tu me montreras."  

Marie reçoit l'appel du désert «Si tu traverses le Jourdain, tu trouveras le repos"

A l'église de Saint-Jean-Baptiste et
la traversée du Jourdain en bateau


Avec cet acte de repentance sincère, Marie peut maintenant entrer librement dans l'église, où elle vénère la Croix vivifiante. Elle revient ensuite vers l'icône de la Mère de Dieu, et se déclare prête à suivre le chemin que la Toute Sainte lui montrera. Une voix lui répond d'en haut: : «Si tu traverses le Jourdain, tu trouveras le repos" En sortant de l'église, elle achète trois pains avec l’aumône que lui a faite un pèlerin, elle trouve la route qui conduit au Jourdain et arrive un soir à l'église de Saint-Jean-Baptiste. Après s’être lavée dans la rivière, elle reçoit la communion aux Saints Mystères, mange la moitié d'un des pains et s'endort sur la berge. Le lendemain matin, elle traverse la rivière et vit à partir de ce moment-là dans le désert, restant là pendant quarante-sept ans sans jamais rencontrer ni être humain ni animal.

 Les luttes de Marie dans le désert (maintenant avec un nimbe)
 
Durant ces années, ses vêtements deviennent si usés qu’ils finissent par disparaître, la laissant nue, elle se nourrit de rares plantes et d'herbes sauvages qui poussent dans le désert. Au début de sa vie érémitique - les dix-sept premières années en fait - elle est assaillie par de nombreuses tentations, principalement liées à son ancienne vie de débauche. Se jetant dans la miséricorde du Christ, elle parvient à traverser ces passions, changeant le feu du désir charnel en flamme d'amour divin.
 
                                                     Zosime poursuit Marie                 puis lui donne son manteau

C'est à cette époque qu’il y a dans un monastère du désert près du Jourdain. un hiéromoine du nom de Zosime. Selon la tradition locale, dès le début du Grand Carême les moines quittent le monastère et errent dans le désert, passant le temps jusqu'au dimanche des Rameaux dans la solitude et la prière. Seul dans le désert, il est donné à Zosime de voir Sainte Marie, nue, noircie par le soleil, les cheveux blancs comme la neige. A la recherche de nourriture spirituelle, Zosime prie l'apparition de lui accorder une ou deux paroles salvatrices, mais Marie s'enfuit loin de sa vue. Cependant il est stupéfait d’entendre soudain Marie, l’appeler par son nom, Zosime, alors qu’ils ne se sont jamais rencontrés, et elle lui demande de lui jeter son manteau pour en couvrir sa nudité. 

La rencontre de Marie et Zosime Marie et Zosime s'inclinant l’un devant l'autre;
en arrière plan : Marie priant 
 
 
Percevant la sainteté de la femme, Zosime se prosterne devant elle et lui demande sa bénédiction. Mais Marie, fait de même, elle se prosterne devant le hiéromoine, et pendant un certain temps les deux, prosternés l’un devant l'autre, se demandent réciproquement «Bénis-moi ...» Après cela, Marie lui demande la permission de se retirer sur une colline voisine pour prier. Elle s’éclipse et bientôt la distance ne permet pas à Zosime de distinguer les paroles de la sainte, après quelque temps, il la voit en lévitation au-dessus du sol. C’est alors qu’en bon moine il se demande dans son cœur si cette femme est vraiment une sainte, un ange, ou une illusion démoniaque. Quand Marie a fini sa prière elle revient à Zosime et lui dit: «Est-ce que tes pensées à mon sujet te troublent, Abba, et te demandes-tu si je suis un esprit, et si ma prière est feinte? Sache, saint père, que je ne suis qu'une femme pècheresse, bien que je sois protégée par le saint baptême. Et je ne suis pas un esprit, mais la terre et des cendres, et de la chair seule "Et à ces mots elle se signe sur le front, les yeux, la bouche et la poitrine, en disant: «Que Dieu nous défende du malin et de ses mauvais desseins, car féroce est son combat contre nous ». Convaincu alors de sa sainteté, Zosime se jette à ses pieds et la supplie de lui en dire davantage sur sa vie sainte. Marie, remplie de honte, le relève et lui raconte toute son histoire. 
 
Zosime suppliant Marie de lui raconter sa vie, puis la recevant
 

Ayant terminé son récit, Marie demande à Zosime de revenir l'année suivante sur les rives du Jourdain avec la Sainte Communion. Marie reçoit la communion sur les rives du Jourdain

Mary recevoir la communion sur les rives du Jourdain
 
Quand le jour est arrivé, Zosime voit Marie apparaissant sur l'autre rive de la rivière. Elle fait le signe de la croix et traverse le Jourdain, marchant sur l'eau. Après avoir reçu la sainte communion en pleurs, elle dit: «Maintenant, Seigneur, laisse Ton serviteur s'en aller en paix selon ta parole, car mes yeux ont vu ton salut» (Luc 02:29). Elle prend alors congé de Zosime, lui demandant de la rencontrer l'année suivante à l'endroit où ils s'étaient rencontrés. Lorsque l'année est passée, Zosime, va à l'endroit convenu, et il trouve le corps de la Sainte étendu sur le sol, les bras croisés et le visage tourné vers l'Orient. Il peut alors lire ces paroles tracées sur le sol par la Sainte: "Abba Zosime, enterre ici le corps de l'humble Marie, rends ce qui est de la poussière à la poussière, après avoir prié pour moi. Je suis morte le premier jour d’Avril, le soir même de la Passion de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, après avoir pris part à l'Eucharistie ".

Après avoir vainement tenté de creuser la terre avec un bâton, il voit soudainement un lion qui s'approche du corps de Marie et lui lèche les pieds. Sur les ordres de l'Ancien, la bête creuse alors un trou avec ses griffes, dans lequel Zosime place avec dévotion le corps de la Sainte.
 


 Enterrement de Sainte Marie 

À son retour au monastère, il raconte ce qui s'est passé, après avoir prêté serment de garder le secret de Marie. Les moines émerveillés par la grâce de Dieu, honorent la mémoire de la Sainte comme un exemple de la miséricorde de Dieu et la puissance transformatrice, se transmettant l'histoire de bouche à oreille. Cent ans plus tard, Saint Sophrone, patriarche de Jérusalem, après avoir entendu l'histoire la transcrit. Les saints Pères ont placé la célébration de la mémoire de Sainte Marie d’Égypte à la fin du Grand Carême comme un encouragement pour tous ceux qui ont négligé leur salut, en proclamant que la repentance peut les ramener à Dieu, même à la onzième heure.
 
(version française par Maxime le minime de la source)

 

 
 En toi, vénérable Mère, la divine image se reflète exactement.
Afin de lui ressembler, tu as pris ta croix et tu as suivi le Christ ;
 et par ta vie tu nous apprends à mépriser la chair, 
qui passe et disparaît, pour nous occuper plutôt de l’âme, 
qui vit jusqu’en la mort et au-delà. 
C’est ainsi que ton esprit se réjouit, 
sainte Marie, avec les anges dans le Ciel.

 
Apolytikion de sainte Marie l’Égyptienne, t.8
 par P.Nicholas Kastanas

Article crée le: 20-4-2013.

Dernier revision le: 20-4-2013.

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